Fredo Speciman Endurance

Endurance O3Z 2008

Jeudi :

 

Nous partons tardivement après avoir chargé la voiture jusqu'au plafond. Spéciman est en vacance, il nous rejoindra directement sur place. Je suis chargé de prendre le minimum pour que tout loge et je suis responsable de ne rien oublier. 1er mission accomplie.

 

Nous arrivons vers 23h et retrouvons au box 12 Dud et Mariel, Diodio, Marjorie et Spéciman qui nous attendent. Tout le monde donne un coup demain et en 10 minutes la voiture est vidée et la moto est dans le box. Plus qu'a se poser et partager la fin de soirée. Vers 1h nous serons tous au lit.

 

Vendredi : essais libres 

 

Nous avons 4 séances de roulage pour découvrir le nouveau tracé, les rafistolages de piste en résine  et réussir à régler notre souci de guidonnage sans oublier de s'entraîner pour réussir nos qualifications.

 

Spéciman enchaîne les tours, les chronos ne sont pas terribles mais nous ne sommes pas encore en qualif. Et puis chose importante, nous sommes avec les pneus qui ont fait Nogaro, ce qui ne permet pas non plus d'être en confiance totale et d'être super performant. 9h pour le pneu avant et 5 h pour l'arrière…. Gloups… Comme beaucoup, le budget est restreint, donc nous faisons avec ce que l'on a….

 

A mon tour, je prends la piste, et je ne trouve pas de changement énorme. Du moins, ils ne posent pas de problèmes particuliers. La moto va bien, j'enchaîne les tours en essayant d'améliorer le chrono pour réussir à être dans un rythme soutenu et voir si les guidonnages apparaissent. Ce ne sera pas vraiment le cas, je ne roule pas assez vite. J'ai le sentiment d'avoir un début de louvoiement mais sans aucune certitude.

 

 

Petit débriefing avec Spéciman, nous sommes du même avis. Pas de guidonnage, mais c'est que nous ne sommes pas encore assez vite. En revanche des petits signes laissent penser que nous ne sommes pas loin du problèmes. Nous décidons de charger un peu l'avant afin de voir pour les séances de l'après midi.

 

 

 

Nous nous restaurons avec Dud, Mariel, Anna, Diodio et Maejo. Ma chérie, Anna, toujours là pour préparer, il n'y a plus qu'a se poser, c'est vraiment top. Dans la bonne ambiance habituelle nous échangeons nos impressions et nous commentons nos roulages. Tout le monde a bien roulé mais évidemment tout le monde veut faire mieux.

 

Allez c'est repartis pour Spéciman. Il enchaîne les tours mais le chrono à du mal à descendre. Vas pas être content copain ! A son retour, il trouve un mieux en m'indiquant que la moto semble moins pataude. Il n'a pas eu de guidonnage mais il n'est pas dans des chronos qui sollicitent suffisamment la partie cycle.

 

Après une petite réflexion je me dit qu'avec un pneu neuf a l'arrière nous serions certainement plus en confiance et que je pourrais non seulement roder le pneu afin qu'il soit prêt pour les qualif du lendemain et qu'il me permettrait peu être de descendre un peu les pendules afin de voir si ces guidonnages sont là ou pas. Spéciman est ok, nous changeons donc le pneu.

J'ai donc la chance de partir pour mon dernier roulage avec une balle neuve a l'arrière. En étant plus en confiance je commence a trouver des temps plus représentatif de ce que nous savons faire. J'arrive difficilement à descendre en 58 et là les guidonnages m'attendent. Des que je suis sur l'angle et que je dois ouvrir franchement, ça part en cacahouète et rien de vas plus.

Ca y est nous y voici enfin. Je suis un peu dégoûté car il ne me reste que 10 minutes de roulage et ensuite nous serons directement en qualification et ce ne sera plus le moment de chercher et d'essayer, il faudra envoyer du lourd pour tenter la final A.

Je décide de sortir aussitôt de la piste, je m'arrête au box et demande a Spéciman de me durcir l'amortisseur arrière. Je repars de plus belle, et c'est carrément mieux. La moto se tasse moins et les guidonnages ne sont plus là ! Yes  ça vas le faire.

 

 

Samedi :  essais qualificatifs 

 

Nous décidons que je commencerais la première qualification à la fraîche afin que Spéciamn soit dans les meilleurs conditions possible afin d'être tout de suite en confiance. Pour cette épreuve ce n'est pas le meilleur chrono qui est retenu, mais la moyenne des deux pilotes. Pour ma part, je me prépare bien a l'avance, je veut être le premier en pré grille pour partir devant. Nous nous organisons de la sorte. On nous ouvre la piste, et je commence à partir en essayant d'être directement dans le rythme. Les pneus doivent monter en température le plus vite possible, je commence à me faire poser par des avions, je m'accroche à leur roue du mieux que je peux mais le chrono résiste et ne descend pas rapidement. Je suis bloqué en 58, je me stress ce qui ne m'aide pas a rouler coulé. Je force, je m'applique sur mes trajectoires, je m'accroche au plus rapides, je repousse mes freinages etc et rien n'y fait. Puis au dernier tour au passage sous le drapeau j'enlève un gros 1'57. Ouf !

 

Au tour de Spéciman. Nous procédons de la même manière. Il est le premier en pré grille. On se dit qu'à ce jeu là nous sommes les meilleurs. Deux pôles en pré grille d'affiler c'est déjà pas mal ! Il commence à faire chaud, l'attente est longue, et nous nous passons la bouteille d'eau en attendant.

Ca y est, le moment est venu, la piste est ouverte. Spéciman part le premier avec la meute à ses basques. Il enchaîne les tours. Je ne le trouve pas super agressive, il n'est pas couché sur la moto comme en course lorsqu'il est à la chasse. Ses chronos ne descendent pas, il est bloqué en 2'02. Je sais qu'il doit pester dans son casque, il ne se fait pas plaisir, ça ne marche pas comme il voudrait. Si il n'a pas plaisir à rouler, ça va être difficile qu'il se lâche comme il a su le faire à Nogaro. Bref la séance n'est pas finie. Il améliore  petit à petit mais il descend les chronos péniblement. Il arrachera un 1'59.8. Ouf

 

C'est la pose, et la prochaine séance c'est encore Spéciman qui partira. On discute ensemble, j'essai de le mettre en confiance. On regarde la feuille des temps, et nous sommes théoriquement en fin de finale A, limite début de la B. Il faudrait que nous améliorons un peu pour assurer notre place et ne pas se faire déloger et finir en pole de la B. Ca doit se jouer d'un rien.

 

Allez Spéciman part pour sa deuxième séance de qualification. Il faut réussir à assurer une place en A. Nous avons promis à notre copain Zan qui n'a pu participer cette année, de batailler en A pour tenter de lui ramener la coupe du 1er twin qu'il a remporté lors des épreuves de 2006 et 2007. Spéciman refait comme la première séance. Il part de loin dans ses chronos, ça vas être difficile. La qualification se fait que sur 8 tours seulement, il ne faut pas gaspiller. Il y a en plus, 48 motos en piste, se qui rend le trafic dense pour réussir un tours parfait sans être gêné. La 7 passe, Spéciman est a l'attaque, mais  ça ne veut pas passer en dessous. Je suis déçu pour lui, il roule en paquet a chaque tour, et n'arrive pas a trouver un tour claire. Il s'accroche, le chrono s'améliore mais trop doucement. Il ne descend pas suffisamment vite ses temps et la séance est ultra courte. Il se fait gêné et n'aura pas un seul tour clair. Mais c'est le jeu ma pauvre Lucette !

 

A mon tour, je suis chaud bouillant, je veut absolument assurer cette place en A. Ca va se joue a peu de chose, si j'arrive a améliorer que d'une malheureuse petite seconde c'est gagné. Je pars en premier sur la piste. Les plus rapides me passent tout de suite et j'essais de m'accrocher a eux dans tout les virages. J'observe ou ils passent, j'essais de mettre les gaz plus tôt, je m'applique mais le résultat espéré ne s'affiche pas. A chaque tour,  je me dit : c'est partie pour un tour nickel, je vais tout déchirer, c'est maintenant go !!!

Et à chaque fois je me fais gêner. Je suis dégoûté, je n'arrive pas à avoir un tour propre. Dans le nouveau virage, un type est à l'arrêt et se retourne comme pour attendre quelqu'un, j'arrive sur lui comme une balle et manque de le percuter. Je lui gueule dessus, même si il est 20 mètres derrière à ce moment et qu'il ne m'entend pas. Je suis en colère et en rogne, c'est la fin de la qualification et encore une fois j'aurais été gêné. J'enchaîne les virages en pestant comme quoi il y a trop de monde par session, que je me suis mal débrouillé etc etc, je donne tout ce qui me reste mais sans conviction. Ce que je redoute arrive, je finit mon tour et je vois le drapeau a damier. Waouuuu c'est t trop court, j'aurais fait 7 tours. J'arrive au box et tout le monde à le sourire, je ne comprend pas directement, puis ma chérie m'annonce que sur ce fameux dernier tour j'ai accroché un 1'57.3. Une demi seconde de gagner !  Ca doit suffire pour assurer la A. Yes !

 

 

Dimanche : La course 

 

Nous nous levons très tôt pour faire l'assistance de Dud et Mariel en finale B. Nous leur assurons un panneautage à la sauce Fredo Spéciman avec les numéros des concurrents qu'ils doivent allez chercher, les décomptes, etc. Bref on leur fait la totale, une belle stratégie de course qui leur permet de batailler à chaque tour et de ne jamais rien lâcher pour allez gagner les places.

 

Pour notre part avec Spéciman, les allez retour entre le muret du panneautage et les télés de control de cette finale B, nous ont donnés mal aux jambes !  Des que possible, je me pose pour m'alimenter correctement, boire et récupérer.

Nous sommes 39eme sur 48 sur la grille de départ. Le premier twin nous met 1 seconde pleine à chaque tour,  au vu des résultats des qualifications. Les deux pilotes sont aussi bon l'un que l'autre, ça ne va pas être simple. Je positive en me disant que nous avons à chaque fois fini mieux que nos qualifications. Il va falloir se battre et s'arracher et on verra bien ce que cela donne.

 

Je me prépare tranquillement. Petit Jérome et Bert de Ktapult, l'équipage N°12,  s'installe dans notre box pour la course. Ils sont mieux placés que nous sur la grille. L'un  est en 55 l'autre en 57 !!

 

Nous nous installons sur la grille pour la répétition de départ et nos deux tours de chauffes. Allez c'est partis, je cours, je saute sur la moto, et je ne démarre pas ! Tout le paquet est déjà parti et moi je suis à l'arrêt. Un essai puis un deuxième et enfin la moto démarre ! Ca commence bien ! Je devait faire mes deux tours de chauffe calmement pour économiser un peu d'essence, mais en même temps je veux pouvoir attaquer directement des le premier virage pour commencer a remonter sur les Twins. C'est notre objectif ! Nous visons le classement Twin. Donc je fais mes deux tours de chauffes au taquet pour mettre les pneus en température, puis, je viens me remettre en place pour le vrai départ.

 

Le stress monte, les minutes semblent des heures, je suis en fon de grille. Le drapeau est agité, go, je cours et saute sur la moto. J'essais de ne pas me précipiter pour assurer le démarrage. Ce n'est pas encore ça, je dois insister pour que la moto démarre, ça y est enfin ! Je pars, je suis  mal parti une nouvelle fois ! C'est tout ce que j'ai en tête, et je n'ai qu'une envie c'est de me rattraper. Toute la meute (environ 40 moto) est lancé sur la droite de la piste est arrive dans le premier virage. Moi je suis pleine gauche avec quelques autres. Tout le monde coupe et freine pour attendre son tour et pouvoir tourner, moi je reste les gaz grand ouvert et passe par l'extérieur ou il reste de la place. Je ne vois même plus le virage, il y a des motos partout. Ils plongent tous à la corde à droite. Je fais le tour du paquet par la gauche. J'en double plein, puis je tourne dans le peu de place que j'ai. Je dois passer sur le vibreur, c'est chaud, ça secoue.

Le virage suivant est un gauche. Du coup je me retrouve à l'intérieur quand ils vont tous a l'extérieure. Tant mieux, j'accélère comme un sourd pour passer  Ã  l'intérieur et ainsi bloquer la trajectoire . Mon mauvais départ doit être à peu près réparé.

Ca double de partout, c'est super chaud. Personne ne se fait de cadeau, personne ne veut rien lâcher, il y a des motos partout qui essaient de se faufiler. Nous attaquons la ligne droite, le paquet commence a s'étirer devant, mais nous sommes a  4 de front. Le freinage de la chicane va être tendu. Je suis à l'intérieur, il est hors de question que je laisse passer pour me retrouver bloqué ensuite dans les enchaînements rapides que j'adore. Je me dis que Spéciman arrive a faire des freinages de fou, il n'y a pas de raison que je n'y parvienne pas. La roue arrière balaye un peu puis je plonge dans la chicane, ça passe et je mets plein gaz directement. Ca y est, je suis un peu plus tranquille, je roule devant la meute qui me colle aux bottes comme un chewing gomme.

A 50 mètres devant, je reconnais la moto de Bert de Ktapult (nos voisins de box, équipage N°12). Ca y est c'est mon objectif, réussir à le remonter. En qualification, il roule 2 secondes plus vite que moi, mais je sais qu'en course j'arrive toujours à mieux rouler.

Je m'accroche et ne vois plus que lui. Mon chrono descend en effet en 56 !  J'enchaîne les tours, je suis à fond sans jamais rien lâcher. Je n'ai que le N°12 en tête. Nous roulons depuis 20 minutes, je suis toujours à 50 mètres, je n'arrive pas à le remonter mais je tiens la cadence régulière en 56.

Je commence à sentir des douleurs dans les bras. J'ai l'avant bras droit de tétanisé, mais ce n'est pas grave je ne veut pas lâcher, je veux le raccrocher.

30 minutes de course et toujours a 50 mètres. Ce n'est pas possible !!! Je commence a pester, a chaque tour, je vois notre panneau qui est là pour me soutenir. Nous sommes 12eme, mais je sais que les équipages à l'américaine (a deux motos) qui roulent en 1'49- 1'50 vont remonter sans tardé et que notre classement vas s'effondrer. Je m'en fou, nous savons que nous ne pouvons pas luter contre ces avions de chasse, mais que nous sommes la pour le classement Twin.

Une chute fait sortir la voiture de sécurité qui neutralise la course. Ouf, je vais pouvoir récupérer et surtout recoller Bert. Je suis à 5 mètres de la 12. J'attend que la course reparte avec une seule idée m'accrocher à la 12 pour réussir à gagner ses 2 secondes régulière afin de me rapprocher du N° 108 qui est le 1er twin.

C'est reparti. J'accroche Bert et le suit comme son ombre. Je me cale sur son rythme, je passe ou il passe, et je suis régulier en 56. J'ai bien récupéré sur ces 3 tours de voiture de sécurité, ça va le faire.

Puis au file des tours j'aperçois au loin un Twin ! C'est le 108, nous remontons sur lui, Yes ! Comme  dans le jeux Mario, ça me donne le booster qui me manqué. Fini de sucer la roue, il ne reste que 15 minutes dans mon relais, quitte à me déchirer il faut que j'attaque encore plus. Je passe à l'attaque et essai de passer Bert. Il résiste, normal il fait sa course.

Je ne lâche pas, j'attaque partout ou je peux et fini par passer. Je vois le panneautage qui s'excite comme moi. J'améliore mes chronos et tien des 1'55. Je remonte mètres par mètres le N° 108. Il roulait plus vite que nous en qualification, mais ne semble pas tenir le rythme sur une heure. Ca va être notre fenêtre de tire, il ne faut pas faiblir. Ca y est, je suis dans sa roue, je n'y reste pas, je le passe des que possible, et essais de le distancer. Je sais qu'il va s'accrocher, il veut également le classement Twin.

J'enchaîne les virages, m'applique, me force a ré accélérer plus tôt, je m'appliquer sur ma position pour tenir la moto sur la bonne trajectoire pour pouvoir remettre du gaz des que possible. J'enchaîne les tours en 55, je ne prends même pas le temps de réaliser que mes chronos sont bien, je suis couché sur le réservoir. La moto bouge et guidonne de temps en temps mais ce n'est pas grave. Nous avons tenu à Nogaro, je tiendrais ici !  Anna me passe le panneau stop, je fini mon tour et sort.

 

Je loupe un peu le relais. Nous n'avons pas de ravitailleur, c'est a moi de faire le plein et je ne m'arrête pas pile a côté du derrick. Pas grave, nous perdons une à deux secondes dans la manœuvre mais réalisons quand même un bon relais. Spéciman repart comme une flèche.

 

Toute l'équipe me félicite, mais j'ai mal partout. Mes cuisses et mes avant bras me font de plus en plus mal. Guillaume me masse pour me remettre d'attaque. Nous avons reperdu notre 1er place en Twin, ça va être difficile.




 

Spéciman ne semble pas trouver de solutions à son blocage. Il roule en 2'02, il lui manque 4 secondes par rapport a 2007 ! Je l'encourage, Dud mariel, Anna Guillaume sont tous au muret pour le pousser. Il n'arrive pas à se lâcher. Son chrono descend en 2'00. Il pousse, tien la distance mais ne réalise pas les chronos qu'il sait faire. Il descend en 1'59 mais n'y reste pas. Pourtant il est a l'attaque, en bout de ligne droite des stands,  on le voit se battre au freinage contre les 4 cylindres, il ne fait aucun cadeau, aucune concession, il passe des qu'il peu et ceux qui s'y frotte doivent freiner comme des sourd et doivent se demander comment ils vont tourner. Je suis déçu pour lui, car je sais qu'il ne va pas être content, et qu'il ne prend pas de plaisir.

 

Les calcules sont fait, d'ici la fin de course, il ne faut pas que la 108 s'échappe de plus de 30 secondes. Si j'arrive à refaire mon deuxième relais de la même manière et que la 108 également roule dans le même rythme, sur 1 heure je l'accrocherais. Spéciman enquille les tours, il connaît cette donnée, et il ne lâche rien. Il ne se démotive pas pour autant et enchaîne les tours. Il bataille, la 108 s'échappe petit à petit comme nous le prédisions. Pourvu qu'elle ne prenne pas trop d'avance….

 

Moi je reste à l'écart, Guillaume me masse pour réussir à me débloquer les jambes. Je reste concentré, on me tien informé de se que fait Spéciman. Devant, les premiers sont en 1'49. Ceux sont des pilotes qui font les 24h du Mans et le Bol d'Or. Le niveau est loin d'être amateur, mais on s'en fou, nous faisons notre course, et je veux ramener la coupe de Zan dans notre groupe de copain !

Spéciman ne faibli pas, les tours s'enchaînent en 2' régulier avec des 59 de temps en temps. La 108 est maintenant a plus d'une minute devant. Ca va se jouer au ravitaillement et sur mon relais.

Ca y est on passe le panneau Stop a Spéciman.

 

Je suis près, je me suis avalé plus d'un litre de flotte, il fait 28° et j'avais un peu soif… On assure notre ravitaillement super bien, je saute sur la moto et repart comme une balle. D'entrée je suis à l'attaque, je retrouve mes repères, ma position, je sent bien la moto et surtout mes jambes sont revenu. MERCI GUILLAUME !!!

 

Je passe devant le panneautage, on m'indique – 20 secondes. C'est l'écart après les ravitaillements avec la 108 ! Yes nous avons limité la casse, nous avons moins de 30 secondes d'écart. J'attaque, je suis régulier en 1'56, je m'applique, je suis super concentré.

J'enquille les tours directement en 56, je passe devant le panneautage et toujours -20 scdes. Puis un nouveau tour -20 scde, et encore -20 scdes, et encore -20 scdes.

 Je ne reprends rien, je me suis amélioré mais le pilote sur la 108 tiens bien son rythme et me contient. Il reste a distance arggg… Il faut tenir, au moindre souci je devrais être là pour lui sauter dessus.

Je repasse devant le panneau et sans m'y attendre -17 scdes. Yes, ca n'avait pas bouger durant 8 tours et là je lui ai repris 3 scdes ! C'est donc possible. Je me couche sur la moto, et me dit que j'irais le chercher, je ne lâcherais rien de rien à personne.

 

Dans les enchaînements je remet de plus en plus de gaz, je déhanche et me prépare à avoir des dérobades de la moto. De temps en temps sa bouge de l'arrière, l'avant lui guidonne, mais c'est devenu une habitude. Je double des que possible. Dans les virages je rentre le genou, je sort le haut du corps et remet des gaz encore et toujours plus. Tant que le pneu tien j'en met. Je suis concentré comme jamais, je n'ai qu'une idée en tête, la trajectoire, la trajectoire, et les gaz. Je repasse devant le panneautage – 15 scde. Yes l'écart diminue, je regarde l'alphano pour la première fois depuis ¼ d'heure, il affiche 1'54 ! Yaou !

Je continue, je freine plus tard, me force a lâcher les freins pour gagner en vitesse de passage en courbe, j'accélère quand je suis sur l'angle, je sent la moto pomper, mais je la tien en étant complètement déhanché. Je remets toujours plus de gaz, l'écart diminue. Je suis régulier en gros 54 et petit 55. -10 scd. J'enquille les tours, je suis bien, pas crispé, je bataille pour tenir la moto quand elle part en guidonnage, je m'applique et je m'étonne à rester aussi concentré tout le temps. -8 scde. Je remonte petit à petit.

Puis au loin j'aperçois une moto avec une double sortie d'échappement. Il semblerait que ce soit la N° 108 !  Yes c'est bien elle ! Elle a une ligne droite d'avance, je ne la quitte plus des yeux. Je grignote petit à petit notre écarts. Il me faudra plusieurs tours pour réussir a être dans ces échappements.

Je n'y reste pas longtemps, je le passe des que possible. Ca y est nous sommes à nouveau 1er twin ! Je sais que la 108 à du s'accrocher à ma roue pour me suivre et me re doubler des que possible. Je ne regarde même plus le panneau, je suis nez dans la bulle, concentré et a l'attaque comme jamais. Je n'ai que ça en tête lâcher le 108, lâcher le 108.

Je suis très incisif sur mes dépassements, des que je remonte sur une moto pour ne pas perdre de temps je m'impose et n'hésite pas. J'essais de mettre le plus de monde entre moi et la 108, je suis à 120%. Je donne tout ce que j'ai et essais de creuser l'écart pour que Spéciman puisse avoir la marge nécessaire.  Je suis tellement concentré que je ne sais même plus combien de temps je roule, je recommence a guetter le panneau de ma chérie en me disant qu'il ne faut pas louper l'ordre de sortir.

Je passe et ce n'est pas le cas, je continue a pousser, j'ai vu que l'écart était passé à +20 ! Yes, je lui ai mis 20 secondes dans les dents ! La 108 roule vite mais semble ne pas tenir le rythme sur 1 heure ! Moi je suis sur un nuage, c'est mon jour, je tiens mon relais et accélère toujours plus. Je suis a un rien de passer en 1'53. J'enfonce le clou et rajoute de la marge entre notre concurrent, pour préparer le terrain de copain. Je passe devant le panneau, on m'indique l'écart mais pas le Stop, je me remets la tête dans la bulle. Oups je vois le voyant d'essence qui s'allume. Aïe….

Au tour suivant il est déjà fixe et toujours pas d'ordre de s'arrêter. Je craint la panne d'essence, je ralenti et sort directement.

L'équipe est à moitié prête. On me béquille comme on peu, je saute sur le derrick et lance le plein. Spéciman finit d'enfiler ses gants, je lui cris go go go  pour qu'il se magne afin de ne pas reperdre l'écart que j'ai pu mettre à la 108, je lâche le derrick et saute sur la béquille pour le libérer.

 

Il part en trombe, nous n'avons rien perdu. Le ravitaillement a été improviser mais rapide. Tout le monde me demande pourquoi je n'ai pas continué en faisant signe pour que tout le monde soit bien près, personne ne semble comprendre que pour moi, un voyant allumé tout le temps même en virage me met en panique face a la panne sèche qui signifie ramener la moto à la poussette.




De mon côté je suis inquiet. Pourquoi notre calcul de conso n'est pas bon ? Du coup est ce que Spéciman devra se re arrêter avant la fin de la course ? Pourquoi ai-je du m'arrêter avant le panneautage ? Puis Anna m'explique qu'ils ont choisi de me faire faire un relais plus long pour distancer notre N°108. J'ai roulé 1h 5. Les 5 minutes m'ont fait aller en réserve, ouf c'est normal, Spéciman a suffisamment d'essence pour allez au bout.

 

Je vais encourager Spéciman au muret, je suis en pleine forme, aucunes douleurs, aucunes courbatures, j'ai la banane accroché entre les oreilles tellement je me suis amusé et je suis content. Maintenant c'est quitte ou double, il faut attendre la réaction de la 108 et voir ce qui se passe. Il commence à remonter. Ils prennent 3 scdes par tour à Spéciman. On calcule rapidement a ce rythme il faut 1h pour nous rattraper. Je suis content, j'ai vu que sur les deux premiers relais, ils ne roulent pas dans ce rythme pendant toute l'heure. Ca doit passer. A chaque tour on encourage Spéciman, il est a l'attaque mais reste toujours bloqué en 2'.

Je suis déçu pour lui, nous allons faire un beau résultat mais il n'aura pas pris de plaisir. La 108 remonte petit à petit, nous contrôlons l'écart. Moi je reste équipé. Si jamais elle se rapproche trop près, j'ai déjà l'idée de faire sortir Spéciman et reprendre le guidon, pour se battre jusqu'à la fin pour cette 1er place. Je n'en parle pas car nous ne sommes pas encore dans cette situation. Je sais que ça parait dure, mais nous en avions parlé déjà ensemble avec copain lors d'une situation similaire et nous acceptons l'un comme l'autre de le faire quand il s'agit d'un podium.

 

Puis la délivrance, la 108 rentre au stand pour un souci mécanique. Il ne s'arrête qu'un bref instant, mais ca y est ils ont perdu. C'est ça l'endurance, le souci technique fait partie du jeu ma pauvre Lucette ! Yes ! Il reparte, on calcule rapidement, et si Spéciman ne rencontre pas de souci particulier c'est gagné !

Nous sommes content, nous ne panneautons plus les écarts, nous encourageons Spéciman pour qu'il tienne le rythme.

La 108 repasse a nouveau par les stand. Pourtant ils sont a l'américaine. Ils ont deux motos pour faire la course et nous une seule. La 7, elle, tourne comme une horloge, et Spéciaman enchaîne les tours. Nous avons 1 tour d'avance et il ne reste que 10 minutes de course !

 

Nous finissons donc 18 eme au général et 1er twin ! Mission remplie, nous ramenons la coupe. L'équipage 108 l'a mauvaise, ils ne nous félicite même pas et explique que nous n'avons pas eu la 1er place à la régulière. C'est leur problème technique qui nous donne la victoire. Leur souci semble avoir été un souci de chauffe. Ca vous rappel qu'elle chose pour ceux qui suivent les aventures de la 7 … Rien n'est donc du au hasard…






 

Un grand merci à Anna, Mariel, Guillaume, Diodio, Marjo et Dudu pour leur aide. Félicitation a l'équipage N°12 qui fait également podium en 600.

En 2009 j'espère bien batailler avec Zan .

 

RDV dans 3 semaines pour le DCF ou là il n'y aura pas de 4 cylindres…



14/08/2008
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